GR 400 : les Monts du Cantal en 5 jours
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DEPARTLe Lioran
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DURÉE5 jours
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DISTANCE86,54 km
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DÉNIVELÉ+D+ 4443
Le Cantal, tout comme son fromage iconique, se déguste par ses nombreux sentiers de randonnée. Parmi les plus emblématiques, le GR 400 qui se faufile à travers les Monts du Cantal. Ces derniers se déploient en forme d’étoile autour du Puy Mary, l’un des plus beaux sites de France. Dans cet article vous retrouverez le topo de mes 5 jours de marche avec Chamina Voyages au départ du Lioran.

Bâtisses richement conservé, terre de pastoralisme, paysages naturels qui sont restés à l’état vierge, les Monts du Cantal ont la réputation d’être tout aussi rustres que sauvages. D’ailleurs, le dicton populaire affirme qu’il y aurait plus de salers que d’hommes.
Avec plus de 1500 kilomètres de sentiers balisés, ce territoire aux multiples teintes de vert est taillé pour la randonnée. Dont le symbolique GR 400. Ici se côtoient des estives balayées par les vents, des plaines aux airs de steppes mongoles, des pyramides volcaniques et des forêts denses veinées de jolis ruisseaux et cascades. À l’image de La Lozère, département voisin, le Cantal a la fière réputation d’être un territoire isolé, promesse d’une coupure totale. Alors, cap dans ce bout de terre reculé et authentique où la rudesse du pays cache de véritable trésor naturel.
→ Étape 1 : de Super-Lioran à Thiézac
→ Étape 2 : de Thiézac à Mandailles
→ Étape 3 : Mandailles > Cabrespine > Mandailles
→ Étape 4 : Mandailles > Puy Mary > Mandailles
→ Étape 5 : Mandailles > Super-Lioran



1 — Vers le sommet du Plomb du Cantal. 2 — Mandailles. 3 — Pause déjeuner au buron de Cabrespine.
Où se situent les Monts du Cantal
Les Monts du Cantal se situent au cœur du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne dans le Massif Central. Ils s’articulent entre le nord de l’Aveyron et le Cézallier au carrefour d’Aurillac, de Mauriac et de St-Flour. Formant le plus grand stratovolcan d’Europe, le Plomb du Cantal est le point culminant du département. Ce dernier, avec le Puy Mary et le Puy Griou sont des sommets symboliques des Monts du Cantal et se parcourent au fil du GR 400.
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Monts du Cantal : 5 jours sur le GR 400
1. De Super-Lioran à Thiézac
DISTANCE
23,06 KM
DÉNIVELÉ
D+ 891 m
TEMPS
5H22
NUIT
LOGIS L’ÉLANCÈZE
C’est au départ de Super Lioran que débute la première étape du GR 400 avec pour préambule, le rocher du cerf. Très vite, je suis plongée au cœur de ce vert intense qui prédomine des collines coniques plus ou moins arrondies. La montée se veut plus raide pour rejoindre le signal mais c’est normal en randonnée pour mériter une belle vue, il faut donner un minimum de son corps. Ici débute une très belle portion de crêtes de plusieurs kilomètres. En suivant le topo fourni par Chamina Voyages, je m’avance vers le Puy du Rocher (1813m) par le col de l’Aiguillon avec un petit accès par échelles (rien de délicat). Le passage est aérien et offre de magnifique panorama sur le cirque de Chamalière.


Écorchée par les rafles de vent, inhumée dans un brouillard aussi dense qu’éblouissant, ma première étape sur les crêtes du Cantal ne me laisse aucun répit. Toutefois je sais que certains territoires tirent leur réputation de leur climat extrême. Je pourrai râler de rien voir, d’avoir l’humidité ambiante qui transperce ma chair. Je préfère plutôt humer l’instant comme si j’en captais déjà l’essence. Par intermittences, j’entr’aperçois les paysages des Monts du Cantal qui m’entourent dans de brèves apparitions. Et c’est bien assez déjà pour avoir le béguin.



Au sommet du Plomb du Cantal
Il faut ensuite passer devant l’arrivée du télésiège avant d’entamer la montée vers le plomb de Cantal. Si le Sancy est le zénith de la région (1 886 m), c’est bien le Plomb du Cantal qui toise fièrement le département du haut de ses 1855 mètres. Il fait face au Puy Mary, plus modeste de 72 mètres et inscrit comme Grands Sites de France.

Le sentier est évident jusqu’au col de la Pourtoune et le col de la Chèvre. Des troupeaux peuvent être présents sur cette estive, n’oubliez donc pas de refermer les barrières lors de votre passage.
Arrivé au Puy Gros, il faut abandonner le GR 400 pour continuer plein nord sur un plateau aux airs de steppe mongole. Il faut compter 40 minutes pour atteindre le hameau de Niervèze. Au carrefour, poursuivre à droite et s’engager dans la forêt jusqu’au hameau de Lafon. On quitte la route pour retrouver à nouveau un sentier ombragé en direction du chaos de Casteltinet. Un cheminement au cœur d’une hêtraie bien agréable puis la Porte du Lion a franchir, c’est déjà la descente jusqu’à Thiézac.


2. De Thiézac à Mandailles
DISTANCE
12 KM
DÉNIVELÉ
D+ 766 m
TEMPS
3H14
NUIT
AUX GENÊTS D’OR
Depuis Thiézac, il convient de suivre la direction de La Chapelle Notre Dame de la Consolation et grimper jusqu’à la Trielle. La montée est corsée pour ce début de seconde étape sur le tour des volcans du Cantal. Comptez 1,59km pour D+ 286m.
Pour rejoindre ensuite le Puy de la Poche, traversez la forêt avant de contourner la vacherie de la Poche. La clôture est à franchir. Longez cette dernière sur quelques mètres avant de le laisser sur votre gauche. Le sentier est plutôt intuitif et les salers jamais très loin. Par fortes rafales, prudence, sur cette crête plongeante qui répond au Puy Griou.


Au Puy de la Poche vous avez la possibilité de faire une variante pour rejoindre le sommet de l’Elancèze (comptez 30 minutes AR). La descente jusqu’au col du Pertus est agréable mais sollicite fortement les mollets. En forêt vous passerez devant deux anciennes « fosses » (pièges à loup) qui datent du 19e siècle.
De manière globale, soyez prudent au col de Pertus car le balisage est fragile et pas évident et ce jusqu’à Mandailles. Nous quittons ici le GR 400 pour emprunter un sentier secondaire et donc moins franc.
Mandailles marque le fond de vallée glacière de la Jordanne, véritable cul-de-sac en hiver. Les bâtisses du village représentent à merveille le patrimoine bâti des Monts du Cantal. Des fermes plus modestes aux maisons de maître, leur toiture noire cendrée affirme une certaine harmonie.
Pastoralisme et buron identitaire du Cantal
Je me surprends à ne croiser que si peu de monde. Tout juste deux à ce jour. Dans la plus profonde des solitudes je me laisse alors porter sur les chemins brodés de murets de pierre sèche. L’élevage est prédominant en Auvergne. C’est donc dans ce contexte rural que les burons sont venus dessiner le paysage des Monts du Cantal. En été, ces petites fermes d’appoint typiques servaient d’habitation aux burroniers qui en profitaient pour fabriquer du fromage. Ce sont les seules empreintes de l’homme dans les estives. Si la tradition s’est peu à peu perdue, ces burons continuent toutefois de dessiner le caractère du territoire. Certains comme le Buron de Bâne ou le Buron de la Chambe ont été rénovés en gîte pour proposer une expérience immersive.



3. Mandailles > Cabrespine > Mandailles
DISTANCE
17,88 KM
DÉNIVELÉ
D+ 918 m
TEMPS
4H43
NUIT
AUX GENÊTS D’OR
La randonnée débute tranquillement jusqu’au hameau voisin de Saint-Julien de Jordanne, puis celui de Laveissière. C’est une belle traversée de hameaux typiques cantaliens avec de grandes granges au toit pentu. 11 kilomètres sont nécessaires pour rejoindre les crêtes entrecoupées de Cabrespine. Dans la forêt, restez vigilant au balisage vert qui serpente entre les hêtres pas toujours de manière évidente.
Au départ de l’estive, contournez le Puy de Bassiérou et filez vers le buron de Cabrespine, refuge aménagé par le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne. En poursuivant la clôture, il faudra franchir le portillon puis se diriger vers les parois rocheuses des crêtes de Cabrespine. La montée, certes brève, est raide. N’hésitez pas à mettre les mains pour grimper. Il est possible que quelques salers soient là pour vous accueillir.




Plus loin se trouve un cassaïre restauré, témoin du patrimoine pastoral du Cantal. Ce bédélat construit dans les années 1700 servait à abriter les veaux et les animaux lors des intempéries. Le buron servait quant à lui d’habitation ponctuelle pour le vacher.
Longer les crêtes devient une habitude, à laquelle on prend vite goût. Loin d’être chronophage, je prends plaisir à observer en ombre chinoise le Plomb du Cantal et savourer les étapes du GR 400 déjà validées. Sur un plateau toujours panoramique, j’avance au pied du Puy Chavaroche avant d’entamer une descente raide jusqu’à Mandailles.

4. Mandailles > Puy Mary > Mandailles
DISTANCE
20,53 KM
DÉNIVELÉ
D+ 1091 m
TEMPS
5H5
NUIT
AUX GENÊTS D’OR
Les toits de lauze du village encore endormi dans la brume donne un cachet admirable au bâti cantalien. Le voile ardent se dissipe peu à peu et laisse entrevoir les courbes de la vallée enclavée. Cette avant-dernière journée de randonnée sur les Monts du Cantal s’annonce déjà inoubliable.



Pour cette quatrième étape sur le GR 400, je débute en grimpant vers le hameau de Lasteyrie puis en reprenant en partie le sentier de la veille. Suivez bien la trace GPX car certaines portions ont été tapées par les vaches et la progression n’est pas toujours évidente. Il faut ensuite traverser une splendide hêtraie qui amène son lot d’effort. Mais ce dernier est récompensé à l’approche du col du Redondet et du Puy Mary avec une belle vue sur la vallée du Falgoux.




Puy Mary, incontournable étape du GR 400
Classé Grand Site de France, le Puy Mary est un passage obligé à voir dans les Monts du Cantal. Son accès à pied est vertical avec des grandes marches assez pentues (comptez depuis le parking 600m de distance, D+ 188m, 15-20 minutes). Au sommet, la vue est parmi les plus belles da la région.
La randonnée sur le GR400 se poursuit à gauche de la croix vers la crête des Fours de Peyre Arse. Restez vigilant dans la descente. À l’intersection, continuez face à vous pour rejoindre la Brèche de Rolland. Le chenal de la brèche peut poser problème en cas de forte pluie ou pour les personnes sujettes au vertige. En toute franchise, ce passage n’est pas insurmontable. Gardez en tête que dans la descente, il faut faire face à la paroi et dos au vide pour attraper plus facilement les prises. La descente se fait ainsi plus naturellement et sans risque.
Au col de Cabre, empruntez le sentier qui file à droite vers le cirque de Rombière. La piste forestière sollicitera vos chevilles. Ici aussi, restez vigilant aux racines. Puis, retour sur Mandailles.



🔎 Il est possible de faire une variante jusqu’au sommet du Peyre. Cependant, ce passage n’est pas balisé.
5. De Mandailles au Lioran
DISTANCE
13,07 KM
DÉNIVELÉ
D+ 777 m
TEMPS
3H14
NUIT
LE BUFADOU
Il faut compter 7km environ pour rejoindre le Puy Griou et son cône parfait d’andésite et de basale phonolitique. Son ascension est toutefois hors parcours et nécessite 40 minutes supplémentaires. On quitte la vallée de la Jordanne pour basculer à nouveau vers Le Lioran. On profite d’une dernière vue sur le sommet de Puy Mary, du Peyre Arse, du Téton de Vénus avant d’amorcer la descente finale vers le refuge de Meije Coste puis la station. Ici se termine ces 5 jours de randonnée dans les Monts du Cantal.
Préparer sa randonnée dans les Monts du Cantal
La difficulté du GR 400
Les Monts du Cantal est un massif de moyenne montagne. Randonner sur le GR400 est à mon sens accessible. Comme toute marche avec du dénivelé, il faudra un peu transpirer pour mériter ses magnifiques points de vue. Si vous avez l’habitude de l’itinérance, vous ne rencontrerez aucune difficulté. Pour une première expérience itinérante, ce séjour est idéal.
⚠️ La Brèche de Roland est le seul passage qui demande une attention supplémentaire. Par mauvais temps, un itinéraire secondaire, plus bas, vous permet de contourner ce passage plus exposé.
Quand randonner dans le Cantal
En hiver, la neige ne permet pas une progression à pied. En fonction des saisons, le sentier du GR 400 est praticable d’avril et novembre. Le printemps est idéal pour voir la floraison de la gentiane jaune. Quant à l’automne, les forêts cantaliennes se parent de leur plus belle couleur. En été, les journées peuvent être chaudes mais les orages fréquents.


Venir dans le Cantal
Le territoire doit son isolement en partie au manque de TGV. Le TER dessert certes un grand nombre de communes mais pour venir jusqu’au Cantal, le voyage en train peut s’avérer long. La patience est donc de rigueur. Comptez en moyenne 7 heures de train depuis Marseille ou 4 heures depuis Toulouse.
L’équipement pour randonner dans les Monts du Cantal
Les Monts du Cantal jouissent d’un microclimat avec des zones de transition parfois brutales. Il peut faire très chaud tout comme il peut y avoir énormément de vent, voir des orages. Il n’y a pas de tabou, ce vert intense on le doit à une abondance de précipitations. Un équipement de circonstance est donc requis.
- Une paire de chaussures adapté
- Un pantalon de pluie
- Une veste imperméable
- Une polaire
- Une paire de gant peut s’avérer utile sur les crêtes lors des fortes bourrasques
- Une casquette / bonnet
- Une trousse pharmacie avec pince à tiques
- De la crème solaire

1 — L’emblématique Salers. 2 — Les Fours de Peyre Arse depuis le sommet de Puy Mary. 3 — Toit de lauze d’un buron.
Partir avec Chamina Voyages
Cette itinérance dans les Monts du Cantal je l’ai réalisé en formule liberté avec Chamina Voyages, spécialiste du voyage à pied et bas carbone. Et quoi de mieux que le Massif Central, terre de prédilection, qu’il connaisse sur le bout des doigts pour tester leur service ?
5 avantages d’un séjour liberté avec Chamina Voyages :
- Tous les séjours sont repérés et conçus par de véritables amoureux d’itinérance qui veulent vous proposer le meilleur.
- Une petite équipe pour plus de proximité.
- Déléguer l’organisation terrain, notamment pour les réservations et le transport des bagages.
- Réception en amont du départ d’une pochette richement fourni en documentation du territoire. Un road book qui détaille chaque étape de manière très précise avec les points clés à ne pas manquer ainsi qu’une carte IGN pour vous aider dans la navigation.
- Engagé depuis plus de 35 ans et membre fondateur du label ATR, Chamina Voyages a à cœur de proposer des séjours les plus décarbonés possible. Pionnier dans le tourisme responsable, tout est orienté pour des déplacements slow et non polluants (vélo, marche, raquettes…). Et pour aller encore plus loin dans leur démarche écologique, Chamina Voyages a intégré le train à une partie de leur offre pour proposer des séjours 100% mobilité douce.
🔎 Vous débutez l’itinérance ou préférez partir avec d’autres passionnés de randonnée, Chamina Voyages propose une multitude de séjour accompagné en petit groupe avec guide. Enfin, retrouvez quelques exemples de leur séjour alléchant : itinérance en Bretagne, la Rota Vicentina au Portugal ou bien le très challengeant Munich à Venise en 14 jours.


Cette randonnée itinérante sur le GR 400 a été une superbe introduction à la richesse territoriale des Monts du Cantal. Et plus encore, aux grands espaces que le Massif Central offre en toute humilité et simplicité, véritable paradis du plein-air.
Elle s’inscrit par ailleurs dans notre rubrique des grandes randonnées à faire en France à consulter pour trouver d’autres idées randonnées.
INDISPENSABLE AVANT DE PARTIR : SE PROCURER LE TOPO OFFICIEL DE LA FFRANDONNÉE →
Je partirai bien en rando moi quand je vois ses magnifiques paysages ❤️
Sublime cet article et très immersif ! J’en connais une portion lorsque j’avais emprunté le GR400 en itinérance avec des copains. Un merveilleux souvenir et l’une des plus rando que j’ai eu l’occasion de faire. J’aimerai beaucoup retourner dans le Cantal, les randos y sont fabuleuses !