3 boucles vélo en Lozère : Cévennes, Mont-Lozère, Causse Méjean

Alors que la rentrée s’amorçait, nous voulions étirer encore un peu l’été et faire chauffer nos mollets. Quoi de mieux que l’Occitanie pour nous offrir une cure de vitamine D+. Ce projet 100% gravel s’est ainsi dessiné entre les routes et sentiers de la Lozère, du Lot et de l’Aveyron. La ruralité est ici un art de vivre à part entière et une véritable aubaine pour le vélo et particulièrement le gravel. Ce trio gagnant célèbre d’ailleurs la pratique avec une belle offre de circuit, voie verte, véloroutes brillamment balisées et un panel d’hébergement « accueil vélo ».

Nous sommes donc partis 10 jours pour tester 9 circuits vélo distincts autour de lieux emblématiques de chaque département. Première étape : La Lozère, les Cévennes et le Causse Méjean.

Des Cévennes au Causse Méjean, La Lozère à vélo

Pour ce début d’aventure à deux roues, cap sur La Lozère, le département le moins peuplé de France. Routes peu fréquentés, sentiers forestiers nombreux : le potentiel nature est ici gargantuesque. Des Cévennes au plateau de l’Aubrac, de l’immensité des Causses aux Gorges du Tarn et de la Jonte, le vélo reste le meilleur moyen de découvrir la richesse des paysages lozériens. La volonté de promouvoir la pratique a d’ailleurs insufflé au comité départemental du tourisme le développement de 24 parcours vélo (tous niveaux) ainsi qu’une carte dédiée. Des boucles à la journée s’élancent depuis Florac, Meyrueis, Marvejols, Le Pont-de-Montvert ou encore Nasbinals. Et si vous préférez l’itinérance sur plusieurs jours, le Grand Tour de la Lozère (490km et D+ 11,000m) est un beau challenge à relever.

1. Boucle vélo autour de Langogne

→ Distance : 54,15km
→ Temps : 5h22
→ Dénivelé : D+ 1039m

Ce premier itinéraire de gravel nous permet de découvrir le nord de la Lozère en plein cœur de la Margeride, massif montagneux conjoint avec le Cantal et la Haute-Loire. Au départ de Langogne, nous empruntons d’étroits sentiers forestiers qui se jouxtent à certains passages du GR®70, le Chemin de Stevenson. À Cheylard l’Évêque, on décide de se séparer. Benjamin opte pour les sentiers plus techniques de la forêt de Mercoire, quant à moi j’emprunte la D71 pour profiter des lacets onduleux qu’offre le massif. L’avantage du gravel c’est de pouvoir combiner du sentier accidenté, du gravier et tout aussi bien de la route.

L’ascension jusqu’au sommet du moure de la Gardille se fait progressivement. Du gravier, du caillou et la vue sur les Cévennes en guise de récompense. La descente, plus technique, nous rapproche progressivement de Langogne. Le massif se rétrécit, les champs réapparaissent, les toits de la ville aussi. Un passage éclair devant l’ancien château et orphelinat des Choisinets, à vive allure nous atteignons le lac de Naussac.

Infos pratiques | Où dormir au lac de Naussac ?

Les Terrasses du Lac de Naussac

Voyager à vélo implique de trouver des hébergements adaptés mettant à disposition des locaux sécurisés. La Lozère (et de manière plus générale, l’Occitane) a une longueur d’avance avec une offre riche de gîte et hôtels qui disposent du label « accueil vélo ». Pour notre première nuit, nous posons valises et deux-roues aux Terrasses du Lac de Naussac, un hôtel familial face au lac du même nom. Lumineuses, tons pastels, matières naturelles, on adore l’ambiance bohème des chambres fraîchement rénovées.

Et quelle surprise de découvrir que Margaux, la co-propriétaire, y organise des stages vélo en partenariat avec Wilma. Vous savez, la marque inclusive qui révolutionne le cyclisme féminin avec son cuissard menstruel. Si vous souhaitez partager une semaine vélo avec d’autres passionnées, je vous mets le lien vers les 2 programmes 2024. Sorties, conférences, atelier … on valide à 1000% ces rassemblements girl power.

Ouverture : d’avril à octobre
Tarif : à partir de 75€ / nuit
Plus d’infos et réservation : https://naussac.com/

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2. Itinéraire Mont Lozère, Col de Finiels et pic Cassini

→ Distance : 49 km
→ Temps : 4h40
→ Dénivelé : D+ 1000m

Deuxième plus haut col du Massif Central (après le pas de Peyrol situé dans les Monts du Cantal), le col de Finiels et ses pentes à 8% font briller les yeux des cyclistes les plus chevronnés. Novices et amateurs peuvent aussi se frotter à la rudesse de cette montée constante au départ de Pont-de-Montvert. Pour rejoindre le col, 1 heure d’effort continu est nécessaire. Les efforts sont récompensés par un panorama exceptionnel sur le parc national des Cévennes.

En cours de route, les arbres se raréfient pour se transformer peu à peu en plateaux revêtu de chaos, étranges blocs de granite symboliques en Lozère. Les paysages de bruyère rappellent étrangement les paysages d’Écosse même s’ils ont toute leur singularité. Quant aux sentiers en direction du Pic Cassini, ils ne présentent plus de difficulté. Rassurez-vous ! Le plus dur est derrière vous. L’itinéraire gravel se profile ensuite à travers les estives emblématiques de l’agropastoralisme. Vous passerez notamment devant de beaux corps de ferme qui évoquent l’autarcie des siècles derniers.

Avant d’entamer la descente jusqu’au village, l’itinéraire vélo nous mène vers le pont du Tarn. Ce dernier enjambe la rivière limpide et cristalline qui prend source en amont. Site d’intérêt populaire à voir dans les Cévennes, nous lui préférons toutefois son pont jumeau (sans nom), à l’approche du Mas Camargues.

🔎 Attention à ne pas confondre : le Mont Lozère n’est pas un sommet à proprement parlé mais un massif montagneux qui s’élance entre Villefort et Florac. Le Pic de Finiels du haut de ses 1699m est le point culminant du Mont Lozère.

Que faire au Pont-de-Montvert ?

Passage inévitable des Cévennes, Pont-de-Montvert est un charmant village à visiter en Lozère. Ses ruelles s’articulent autour du pont de pierre central où se succèdent de belles maisons de granit aux toits de lauze. Y flâner vaut bien tous les détours.

La situation géographique du village, aux confins de trois cours d’eau (le Tarn, le Rieumalet et le Martinet) offre également de belles opportunités de baignade : plage surveillée en été, piscines naturelles le long du Tarn ou le gouffre de l’Oule, pour les plus sauvageons. Lorsque le soleil est au zénith, on s’attable volontiers à une terrasse ombragée sur les berges du Tarn. L’occasion alléchante de se gorger de produits locaux.

Infos pratiques | Où dormir au Pont de Montvert ? 

L’Auberge des Cévennes

Nous ferons escale à l’Auberge des Cévennes, l’une des plus anciennes habitations du village (1689). Fraîchement rénovée, le cadre a quelque peu changé depuis le passage de Robert Louis Stevenson, qui fit halte le 29 septembre 1878. Plus moderne et alignée avec son époque, le charme continue d’opérer auprès de ceux qui suivent éperdument les pas de l’écrivain.

Tarifs: demi-pension à partir de 65€
Ouverture : avril à fin octobre
Plus d’infos et réservation : auberge-des-cevennes.com

3. L’immensité du Causse Méjean à vélo

→ Distance : 55 km
→ Temps : 5h00
→ Dénivelé : D+ 900m

Les paysages caussenards font toute la particularité de La Lozère. Plateaux et vallées forment ainsi une succession de tableaux identitaires. Le département en compte trois : les Causses de Sauveterre, Noir et Méjean. C’est sur ce dernier que la boucle gravel au départ d’Hyelzas s’élance. Le Causse Méjean est le plus haut plateau des Grands Causses. Dentellé de falaises abruptes sur ses périphéries, son plateau rappelle quant à lui les steppes désertiques de Mongolie. Le dépaysement est tel, qu’on en oublierait presque être entre 800 et 1247m d’altitude.

Drailles, lavognes et fermes esseulées témoignent des cultures pastorales et de la vie dure et solitaire du Causse. Car sur ces terres immaculées, l’écart de température peut-être extrême. Polaire en hiver, cagnard en été. Il a donc fallu s’adapter dans un environnement hostile où l’eau filtre mais ne reste pas.

Joyau pour les amateurs de gravel et de nature intacte, le Causse Méjean file de manière rectiligne vers l’infini des landes. Ici, l’on revendique la solitude, cheveux au vent, à vivre allure, à pied et même à cheval.

À voir/faire sur le Causse Méjean :

• La Ferme Caussenarde d’Autrefois : cet écomusée permet de découvrir l’histoire du Causse à travers une ferme familiale typique. On y apprend notamment comment les anciens durent s’adapter aux conditions climatiques parfois extrêmes, faire face à la rareté de l’eau et la dureté d’une vie autarcique.
  Tarif 6,80€.
• L’Aven Armand : une cavité souterraine regroupant près de 400 stalagmites, dont l’une atteignant les 30m de haut.
  Tarif 16,90/ adulte, 11,30€ pour les 5-18 ans.
• Panorama du Roc des Hourtours : C’est l’un des plus beaux points de vue sur les détroits, la partie la plus étroite des Gorges du Tarn.
• Le chaos de Nîmes-le-Vieux est un énigmatique amas rocheux ruiniforme créé par l’érosion. Un sentier d’interprétation de 3km  (1h) permet d’en faire le tour.
• Observez les chevaux de Przewalski et leur scintillante robe isabelle. Plus trapus que nos chevaux domestiqués, à la fin des 60 ils frôlèrent l’extinction, disparaissant même de leur territoire originel, la Mongolie. Depuis, des associations à l’image de Takh (1990) œuvrent pour sa préservation dans un objectif de réintroduction. L’atmosphère steppique du Causse Méjean, semblable à leur habitat naturel, était taillé pour leur offrir un nouvel espace de liberté.

Bonnes adresses locales à Hyelzas

• Glacier à la Ferme Armand et Marie : pour des glaces locales 100% au lait de brebis.
• Fromagerie du Fedou : au choix 20 fromages traditionnels faits sur place et toujours au lait de brebis.
• Keeha Ceramics : pour ramener un bel objet décoratif.
• Les brasseurs de la Jonte : vente directe de 25 bières artisanales et 3 limonades. De Pâques à fin septembre, une belle terrasse ombragée est mise à disposition.

Incontournable en Lozère : les Gorges de la Jonte

Nichées entre le Causse Noir et le Causse Méjéan, les Gorges de la Jonte et du Tarn comptent parmi les plus beaux paysages à voir en Lozère. Si nous avions déjà exploré les Gorges du Tarn lors d’un précédent séjour, rouler sur ces routes en balcons à une saveur toute particulière. Davantage encore à vélo.

Classées Grand site de France, les Gorges de la Jonte se déploient sur 20 kilomètres. Le village du Rosier garde l’entrée de ces parois vertigineuses où d’étranges roches se ruent vers le ciel dans un équilibre incertain. C’est toute la magie fragile de ce paysage naturel unique qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.

À voir / faire dans les Gorges de la Jonte :

• Visiter la Maison des Vautours dédiée à la réintroduction de ces fascinants rapaces.
  Tarif : 7,5€ par adulte (+13 ans)  | 3,30€ de 5 à 12 ans | gratuit – 5 ans.
• Vases de Chine et Sèvres : randonnée autour de monolithes géants suspendus en surplomb des falaises. Le sentier de la corniche est considéré comme l’une des plus belles randonnées à faire dans les Gorges de la Jonte. Au départ du Rozier il faut compter une dizaine de kilomètres.
  Gratuit.
• Rocher de Capluc : beau point de vue panoramique sur les vallées.
  Gratuit.
• Monter jusqu’au Roc Saint-Gervais, promontoire rocheux surmonté d’une chapelle romane.
  Gratuit.

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Infos pratiques | Où dormir à Meyrueis ? 

L’Hôtel Le Family (Logis Hôtel)
Tarifs: à partir de 90€ / nuit
Ouverture : à l’année
Plus d’infos et réservation : https://www.hotel-family-meyrueis.com/ 

Ces 3 boucles vélo sont tirés des parcours proposés par le comité départemental du tourisme de la Lozère. Variés et adaptés à tous les niveaux, ils permettent de découvrir les incontournables de la Lozère différemment en privilégiant la mobilité douce. Bonne route !