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Décryptage du système 3 couches en randonnée

Dans le milieu sportif, le système des 3 couches est une base de vêtements techniques qu’on applique à toutes nos sorties. En d’autre terme, c’est un jeu de superposition qui nous offre chaleur, confort et sec. Vous débutez la randonnée et n’avez encore jamais entendu parler de cette technique vestimentaire ? Pas de panique, nous allons vous expliquer pourquoi ce chevauchement de couches est utile et l’objectif de chacune d’entre elle. Cet article fait également écho à celui que nous avions publié sur l’équipement grand froid. Ce dernier vous sera utile si vous planifiez un voyage au Québec en hiver par exemple. 

  • AUTEURE : Amélie
  • TEMPS DE LECTURE : 7 minutes
Décryptage du <strong>système 3 couches</strong> en randonnée - Hellolaroux

Au fil de nos expériences en milieu polaire et après plusieurs voyages au Canada, en Suède, au Nunavik, nous avons appris à nous équiper en conséquence. Mais nous avons aussi appris de nos erreurs à force de pratique et de test terrain. C’est pourquoi nous souhaitons vous apporter les réponses, qu’à l’époque, nous n’avions pas trouvé. Car un équipement non approprié peut littéralement ruiner une sortie plein-air. Et rappelons l’adage : il n’y a pas de mauvaise météo, juste de mauvais vêtements.  







🔎  L’équipement trekking de qualité peut s’avérer cher, c’est pourquoi je vous invite à consulter les sites Hardloop et Alpinstore qui proposent des prix très attractifs (en plus d’avoir des valeurs environnementales).







équipement 3 couches randonnée en raquettes

C’est quoi le système des 3 couches ?

Une règle d’or en randonnée

Nombreuses sont les marques outdoor à proposer des vêtements alliant technicité et design moderne. Facile de s’y perdre parmi tous ce choix. Nous allons alors vous donner quelques clés pour comprendre les propriétés des différentes couches et bien choisir vos vêtements de randonnée. Nous nous attarderons ici surtout sur la technicité. À vous ensuite de garder en-tête ces règles de principe et d’acheter en fonction de vos goûts personnels. 

Vous vous demandez peut-être (et à juste titre), pourquoi le système des 3 couches est un incontournable en montagne et en milieu de froid extrême ? Tout simplement car ce jeu de superposition technique offre une adaptabilité maximale. Avec ces 3 couches de vêtements vous êtes tout simplement prêt.es pour n’importe quelle météo. Vous le savez surement mais le temps en montagne est imprévisible. Vous pouvez débuter une randonnée sous un soleil radieux et la finir sous une bonne tempête. Rien n’est impossible et pour ne pas « subir », le système des 3 couches est ce joker offrant le confort en toute situation. 

Comment ? Tout simplement en additionnant ces 3 couches qui ont chacun leur propriété : 

  1. Couche de base
  2. Couche intermédiaire
  3. Protection extérieure










Système 3 couches : comment superposer vos vêtements ?

1. LA COUCHE DE BASE : respirante

Dans l’effort, votre corps va naturellement transpirer. L’objectif de la première couche est donc de vous tenir au sec en évacuant cette transpiration. C’est pour moi la couche la plus importante car c’est celle que vous n’enlèverait jamais (contrairement aux deux autres). Bien choisir sa couche de base c’est permettre aux autres de jouer proprement leur rôle. Une base en coton par exemple retiendra la transpiration. Qu’importe alors les couches que vous viendrez superposer par-dessus, vous aurez toujours froid. Il faut donc gardez en tête que la composition de la première couche est primordiale pour rester au sec et donc au chaud !

Quels vêtements choisir en première couche ?

Pour bien choisir vous devez d’abord vous posez quelques questions : quelle sera votre activité sportive ? Avez-vous tendance à vite transpirer ? Êtes-vous frileux.se ou au contraire avez-vous une bonne résistance au froid ? Vous l’aurez compris, cette première couche doit avant toute chose s’adapter à VOTRE corps.

Le sous-vêtement thermique (retrouvez ici toute une liste de produits adaptés) ou tee-shirt technique peut être léger ou plus épais, à manche longue ou à manche courte. Dans tous les cas, il faut opter pour un vêtement technique et absolument éviter le coton car il absorbe mal l’humidité et ne sèche pas rapidement. Privilégiez plutôt les matières synthétiques comme le polyester ou le polyamide voir le mérinos pour les sports d’hiver. Ce dernier d’ailleurs ne retient pas les mauvaises odeurs (contrairement aux matières synthétiques).


👉🏻 Notre utilisation : après plusieurs années chez Uniqlo (très bien pour débuter), nous sommes passés chez IceBreaker. Nous avons des sous-vêtements épais manches longues pour nos sorties d’hiver (randonnée raquettes, ski ..). J’ai le modèle 260 Tech Long Sleeve qui fait le travail à toutes épreuves (lors de notre séjour en Laponie suédoise ou pendant notre randonnée d’hiver aux Monts Valin par -25 degrés). Pour les sorties estivales, je jongle plutôt avec des tee-shirts techniques (conçus pour le running) chez Arc’teryx et Haglofs. 


système des 3 couches : sous-vêtement thermique






2. LA COUCHE INTERMÉDIAIRE : isolante

La seconde couche de notre superposition technique a pour objectif de réguler et conserver la chaleur produite par le corps durant l’effort. En résumé : c’est celle qui nous offre le plus de confort et qu’on veut « douillette ». Sa capacité d’isolation est le critère à prendre en compte pour choisir votre vêtement. Si lors d’un grand effort vous avez trop chaud, vous pouvez retirer cette seconde couche le temps de l’activité et la remettre lorsque vous serez au repos. Maitriser sa respiration est toute une mesure subtile, d’où l’utilité de comprendre le système des 3 couches. Il ne faut ni avoir trop froid, ni trop chaud.

Quels vêtements choisir en seconde couche ?

On opte ici pour une polaire ou une veste de type duvet (fine doudoune). Encore une fois, le vêtement se choisira en fonction du sport pratiqué et de votre préférence personnelle. La polaire est conçue avec des fibres dites « creuses », elle peut être légère, plus épaisse, avec ou sans capuche, zip. Personnellement je trouve les polaires plus adaptées aux activités qui demanderont moins d’effort car elles ont davantage un côté douillet réconfortant, plus qu’une réelle respirabilité.

Plus isolante cette fois, la doudoune est plus adaptée aux sports de montagne comme le ski de rando et sera plus optimale pour des situations extrêmes et polaires par exemple. Veuillez à bien choisir une matière synthétique ou en duvet naturel. La première est plus adaptée si vous transpirez rapidement ou si vous sortez par temps humide car le duvet naturel ne sèche pas lorsqu’il est mouillé


👉🏻 Notre utilisation : nous utilisons les polaires Burton et Fjallraven depuis de nombreuses années. Ces deux marques mêlent technique et esthétisme parfaitement. En ce qui concerne les doudounes nous avons des modèles avec différentes isolations adaptées à nos divers sports. Toutes viennent encore une fois de chez Arc’teryx (qu’on adore). Nous avons chacun par exemple une veste Atom LT, une Agrium et une Cerium. Vous pouvez aussi regarder du côté de chez Haglofs, Columbia, Millet et Patagonia. Pour les petits budgets, la polaire MH500 de Quechua est vraiment pas mal.


bien choisir sa seconde couche vêtement




3. LA COQUILLE EXTÉRIEURE : imperméable

C’est la troisième couche de notre système « 3-layer Principle », celle qu’on appelle aussi la coquille et qui nous protège, littéralement, contre l’extérieur, le vent, la pluie, la neige. En effet, c’est la première ligne de défense face aux éléments, il est donc indispensable d’opter pour une veste isolante imperméable. En ce qui concerne le budget, c’est ici, pour cette dernière couche, que je vous conseille d’investir le plus. Sans cette barrière externe, qu’importe que vous ayez en-dessous une belle polaire Patagonia, elle n’aura pas les effets escomptés sans une protection externe optimale. Plus clairement, si votre veste ne résiste pas à l’eau, vous serez vite mouillé en-dessous.

Quels vêtements choisir en troisième couche ?

Pour bien choisir votre couche extérieure vous devez opter pour des vestes imperméables « shell » ou des vestes Gore-Tex. Votre veste de ski par exemple est parfaitement appropriée. Je garde toutefois une toute petite réserve sur la membrane Gore-Tex, car il faut absolument comparer à la fois son niveau d’imperméabilité ET l’indicateur de sa respirabilité. Le sigle Gore-Tex ne suffit pas en lui-même, regardez bien les spécificités techniques. Pour que votre veste soit résistante à l’eau il est recommandé qu’elle soit au-dessus de 20 000mm. 


👉🏻 Notre utilisation : Une fois n’est pas coutume, nous nous adaptons aux différentes situations. Lorsque nous vivions au Canada, au quotidien nous utilisions l’expédition Down Jacket W. Elle tient extrêmement chaud (nous restions en tee-shirt en-dessous, c’est dire). Par contre elle n’était pas adaptée aux activités sportives et elle a montré ses limites en imperméabilité. Elle fait très bien l’affaire pour la ville, les sorties à la journée ou les activités extérieurs qui ne font pas transpirer (chien de traineau, motoneige ..) mais pas pour une expédition en ski de fond de plusieurs jours par exemple.

En complément et pour nos sorties plus physiques, nous avons chacun une veste Gore-Tex Arct’eryx et une veste Helly Hansen, qui pour moi reste le best du best en terme d’imperméabilité. 


système des 3 couches : la coquille imperméable




Si vous prévoyez des voyages dans des destinations nordiques (au Canada, en Laponie, au Groenland), nous vous conseillons de lire notre article consacré à l’équipement grand froid pour régions polaires dans lequel on rentre en détail sur la partie basse du corps ainsi que les extrémités à protéger. 




Les 3 couches : la garantie de confort à toutes épreuves

Pour résumer, le système des 3 couches forment une protection efficace qui s’adapte à toutes les météos et à vos différentes sorties outdoor. Si nous vous avons donné les clés pour comprendre l’utilité de chacune de ces couches, n’oubliez pas que nous n’avons pas la même intensité dans l’effort. Ni la même résistance au froid d’ailleurs. La compréhension de ces 3 couches vous permettra ainsi de jongler entre différents vêtements pour adapter votre corps à l’instant T. Pour terminer, si nous avons un dernier conseil à vous donner, c’est de ne jamais commencer « trop habiller ». Surtout si vous partez en ski de randonnée. Commencez plutôt avec votre première couche et votre coupe-vent et gardez la seconde pour vos moments moins gourmands en énergie. Gardez toujours en tête que le principal ennemi du randonneur n’est pas tant le froid, mais bien l’humidité. 



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Auteure
Amélie
Rédactrice cheffe et auteure du média indépendant Hellolaroux, Amélie est également reporter et photographe d’aventure reconnue dans l’univers touristique. Cumulant 7 ans d’expérience, elle use de sa créativité, sensibilité et curiosité pour raconter des histoires en images et en mots. Amoureuse de la nordicité, son pays coup de cœur restera à jamais le Canada.
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1 commentaire
  • Itinera Magica 17 janvier 2022

    Je fais exactement comme ça, et je varie mes couches en fonction de la température, de l’intensité de l’effort prevu… Récemment, j’étais dans des situations de très grand froid genre -25 dans les Alpes (combe à cascade de glace) et j’étais passée à 4 couches : sous vêtement technique type mérinos, doudoune ou polaire, soft shell, veste légère imperméable en gore tex. C’était pas mal. Joli article, merci !

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